AUBERGES ET TAVERNES AU XVIe SIÈCLE
DU TEMPS POUR SOI
Au début du seizième siècle, la population s'est globalement enrichie, et les gens ont donc plus de temps pour eux-mêmes.
Tous ces facteurs permettent une meilleure distribution des biens et de la richesse.
L'EGLISE ET LA TAVERNE
retrouvent souvent à l'Eglise, et les hommes dans la Taverne, qui deviendra notre fameux "café". Les deux espaces sont souvent situés l'un en face de l'autre, irréductibles, de chaque côté de la
place du village.
Les femmes ne sont cependant pas bannies des tavernes. Hommes et femmes y célèbrent ensemble toutes sortes de cérémonies et de fêtes. On fête les naissances, les dons de pain bénit, la fin des
vendanges ou des moissons, la fête du saint patron du village. On y boit sec, on y mange à l'occasion un "cochon raisonnable " (Rabelais).
ces cérémonies illégales. Mais l'idée Réformée d'un contact direct avec Dieu est à mettre en parallèle avec la fonction religieuse de cet espace social profane.
TAVERNE, LIEU DE PERDITIONLes tavernes sont aussi regardées avec désapprobation par l'Eglise, car les jeux sont encouragés par les patrons qui fournissent des dés, des cartes et différents jeux de table.
A l'extérieur, on y trouve aussi communément des jeux de boules et des pistes de tir à l'arc (papegai) dans la cour, les allées, ou entre les maisons. Aussi les tavernes ont très vite une réputation de lieux pour toutes sortes d’activités criminelles ou illégales.
Bien des servantes arrondissent leurs gages en exerçant occasionnellement leurs talents dans un domaine plus intime.Comme beaucoup de clients, les paysans surtout, payent en nature (un animal,
un bien, des produits de la ferme) les taverniers sont accusés de recel et de trafic d'objets de provenances douteuses. Les aubergistes jouent aussi le rôle de
prêteurs sur gage.
A une époque où le voyageur étranger est examiné avec suspicion (l’habitant du village d'à côté est considéré comme un "étranger", et ceux d'autres pays comme provenant d'une autre planète) un endroit tel que l'auberge, qui est le passage obligé de l'étranger, doit forcément avoir un relent de coupe-gorge. Certains aubergistes étaient d'ailleurs de collusion avec des détrousseurs en tout genre.
Dans certaines villes, il est interdit aux natifs du lieu de pénétrer dans les auberges, sur le motif qu'elles encouragent la débauche et la dépense injustifiée des salaires.A PARIS
PARIS compte évidemment de très nombreuses auberges ou tavernes telles que La POMME DE PIN, l'auberge du CASTEL, de LA MADELEINE, de LA MULE.
Mais traditionnellement le Parisien, surtout s'il est peu fortuné, ce qui est le cas des étudiants, préfère faire la fête dans les auberges situées aux marges de la ville, au-delà des barrières de l'octroi puisque le vin n'y est pas taxé.
©Remi Morel
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